// NON - LIEUX
Un évidemment progressif de l’image entraîne les photographies d’Hélène Virion vers une forme d’épure, vers une vacance. Celle-ci résonne comme un espace infini, comme un monde où le seul écho se perd dans des lumières nordiques. A mesure que le sujet s’efface par une méticuleuse manipulation numérique, il laisse place au support, au papier photographique. Plus le blanc envahit l’espace, plus l’absence bruit sur la surface de l’image. Dans le sillage de Kandinsky, “le blanc [y] sonne comme un silence, un rien avant tout commencement”. Il intervient en effet comme un vide appelant à une autre présence. Il entraine le regardeur au-delà de la surface photosensible vers une forme de pesanteur, de trouble dans l’espace-temps photographique. En émane une déstabilisation des repères flirtant avec des non-lieux, avec autant d’hétérotopies, de refuges pour nos illusions en quête de lumières perpétuelles.